Capituler ou négocier ?

 

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Négociation* : la négociation est l’action de négocier c’est à dire de discuter sur les conditions d’un arrangement afin de parvenir à un accord ou une convention satisfaisante pour toutes les parties, que ce soit dans le domaine privé ou public.

A la lecture de la définition du mot « négociation », il apparaît comme une évidence que le principe fondamental est de trouver un accord qui convienne à tous les participants.

Chaque partie doit donc dresser un constat, exposer sa vision des choses pour le futur, ses propositions en échange de concessions éventuelles. Au terme de ces multiples séances, un accord SATISFAISANT POUR CHACUN doit être validé par une signature.

Que se passerait il si l’un des participants arrivait avec une feuille de route ou de cadrage qui ne laisse place à aucun changement ?

Que se passerait il si le contrat ne contenait que des éléments apportés par une seule des parties présentes sans tenir compte des remarques éventuelles ?

Une Convention médicale ne déroge pas à la règle, elle doit satisfaire tout le monde avant d’être signée. Pour cela, il est nécessaire de prendre le temps d’écouter les arguments de chacun et de respecter chaque interlocuteur présent.

Notre Ministre de tutelle nous a donné la possibilité de négocier une nouvelle Convention dans un laps de temps suffisant pour travailler sereinement. L’heure est désormais au dialogue ce qui n’était pas le cas avec sa prédécesseur et nous pouvons que nous en féliciter, mais nous sommes très vigilants car la feuille de route reprend quasiment à l’identique le même argumentaire. Nous voulons redire que les mêmes causes conduisent aux mêmes échecs.

C’est dans cet état d’esprit que la délégation de la FSDL abordera ces négociations conventionnelles ce vendredi 15 septembre.

Une feuille de route, cela se modifie, ce n’est pas quelque chose d’inéluctable comme certains pourraient le laisser croire. Les mêmes qui écrivent aujourd’hui «  il ne va plus s’agir de négociations mais de discussions… ». Notre syndicat déplore ce manque de combativité pour ne pas dire une capitulation en règle, mais nous y sommes habitués depuis 30 ans avec ces syndicalistes dont la devise est de signer pour « éviter le pire ».

La médecine buccale mérite mieux que des plafonds tarifaires stupides qui ne régleront en aucun cas le problème de recours aux soins et encore moins celui du reste à charge pour les français en matière de soins dentaires. On ne traite pas l’obésité en France en plafonnant la chirurgie bariatrique mais en mettant en place une vraie politique de santé publique. Il faut donc dans notre spécialité mettre l’accent sur les soins conservateurs et la prévention.

L’ordre du jour des négociations a également son importance : notre syndicat refusera d’aborder le problème du « reste à charge » sur les prothèses dentaires qui représente 3,5% du renoncement aux soins en France pour des raisons financières (chiffre parmi les plus faibles des pays de l’OCDE) TANT que la tarification aberrante des soins perdurera.

On ne pourra pas non plus passer sous silence l’indigence des tarifs sociaux imposés à chaque praticien pour les bénéficiaires de la CMU et désormais de l’ACS.

Et il faudra engager un travail sur le tarif d’autorité pour que cesse cette exception française où les patients consultant à l’étranger bénéficient d’un remboursement supérieur à celui reçu lors d’une consultation chez nos confrères non conventionnés exerçant, eux, en France.

LA FSDL exige également de prendre connaissance du rapport sur les « réseaux de soins » type Santéclair afin de mettre en lumière les pratiques déloyales et anti déontologiques de ces financiers peu concernés par la santé publique et ses dérives mercantiles.

Nous ne sommes pas là pour mettre un énième pansement sur une jambe de bois conventionnelle mais pour enfin soigner selon les technologies actuelles. Une dentisterie moderne mérite mieux que des plafonds ou des revalorisations indécentes et doit permettre à chaque français d’être soigné selon les données actuelles de la science.

Des pays scandinaves ont mis en place des politiques de médecine buccale tout en « responsabilisant » les patients qui ont permis de fortement baisser la prévalence des maladies carieuses et parodontales. Qu’attendons-nous pour suivre ce chemin ?

Notre Premier Ministre a déclaré sur BFM TV au sujet de la loi Travail « qu’il est inenvisageable de commencer une négociation sous contrainte avec un résultat préétabli ». Nous ne pouvons que lui donner raison sur ce point et espérons que le message sera entendu par notre Ministre de tutelle et Monsieur le Directeur Général de l’UNCAM.

Patrick SOLERA

Président de la FSDL