Vous avez dit transparence

A un moment où pratiquer des « dépassements d’honoraires » est presque devenu criminel vis à vis du grand public et des médias, le Directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie vient de reconnaître qu’en chirurgie dentaire il n’y avait pas de « dépassements » mais des honoraires libres établis avec tact et mesure par la profession comme l’exige notre Code de Déontologie.

Il aurait été en effet difficile de croire qu’avec un tarif de remboursement inchangé de 75,25 euros par couronne depuis 1988, nous puissions facturer nos honoraires sur cette base sachant que cela ne paye même pas le prix de notre laboratoire de prothèse.

Mais les organismes complémentaires et plus particulièrement les plates formes gestionnaires comme SantéClair qui regroupe plus d’une vingtaine d’organismes complémentaires ont franchi un nouveau pas dans leur volonté de nous discréditer.

A partir de critères subjectifs comme la moyenne régionale des honoraires de certains praticiens dont les devis ont été examinés à la loupe, SantéClair se permet d’informer leurs adhérents sans que ces derniers ne leur demandent, que leur praticien habituel est ou n’est pas dans la BONNE « fourchette » d’honoraires par rapport au devis transmis.

En résumé, nous avons d’un côté, ces « voleurs » de dentistes malhonnêtes qui dépassent la fameuse moyenne et de l’autre côté les dentistes honnêtes, partenaires du réseau, qui appliquent le BON prix, tout ceci, bien évidemment, dans un souci de transparence et pour permettre à l’assuré de bénéficier de la meilleure qualité de soins possibles au coût le plus bas (???).

Tout ceci prêterait à sourire si SantéClair ne rassemblait pas 6 millions d’assurés et 2800 praticiens partenaires du réseau.

A tout cela se rajoute le nouveau devis conventionnel ou plutôt l« l’usine à gaz humiliante » faisant apparaître toute notre comptabilité pour chaque acte prothétique (applicable depuis le 1er août 2012).

En plus de la transparence totale sur l’origine du dispositif médical sur mesure, certes légitime, les organismes complémentaires n’auront aucun scrupule à piétiner une « Charte de Bonnes Pratiques » signée seule avec la CNSD en août 2013. Les sanctions pour ces « détournements déguisés » de patientèle ne sont même pas définies dans cette Charte et on ne doute pas que la commission chargée de faire respecter les règles élémentaires du Code de Déontologie et de la Santé Publique mettra autant de temps à se réunir que de décider des peines encourues. Et puis finalement, quelle est le réel « pouvoir » d’une Charte au niveau légal ?

Pour finir, en ce qui concerne la transparence de notre activité, je crois que nous n’avons pas de leçons à recevoir d’organismes dont les frais de gestion complètement opaques s’élèvent à plus de 15% des dépenses globales (4,5% pour l’Assurance Maladie) et dont les contrats soumis à leurs adhérents sont aussi clairs et explicites que la formule mathématique qui détermine notre fameux taux URSSAF.

Patrick Beau

Patrick SOLERA
Président de la FSDL