C’est la rentrée !

 

La rentrée est à peine derrière nous que nous constatons déjà que les organismes complémentaires se font remarquer.

Dans le feuilleton « dentistes consultants », dénomination des chirurgiens-dentistes rémunérés par les dites mutuelles ou assurances santé,  la FSDL représentée par son Vice Président Matthieu Delbos et moi même avons eu le plaisir d’échanger, le 5 septembre dernier, dans les locaux du Conseil National de l’Ordre, de la légitimité et du pouvoir suprême que s’octroient depuis quelques décennies ces chirurgiens dentistes « contrôleurs », au mépris de toute confraternité (nous y reviendrons) et du respect du secret médical.

La FSDL a toujours combattu toute intrusion manifeste et illégale par une tierce personne ou organisme quel qu’il soit dans le « colloque singulier » établi entre un patient et son professionnel de santé choisi librement.

À l’initiative du Président de l’Ordre National, Serge Fournier, cette deuxième réunion, sur ce thème, aura permis d’expliquer aux représentants des complémentaires santé  présents (UNOCAM ) que le Code de Déontologie s’applique également à ces dentistes dits “consultants” et qu’il serait vivement souhaitable de définir leur statut et la limite de leur champ d’action avant d’entamer des poursuites ordinales envers les plus « zélés » d’entre eux. 

Nous parlions précédemment confraternité et le moins que l’on puisse dire c’est que certaines ou certains ont oublié la définition même de ce mot en répandant auprès de journalistes des propos indignes, en jetant l’opprobre sur l’ensemble de la profession et en mettant en doute l’intégrité  de la majorité des consoeurs et confrères.
Lire l’article de VSD
Lire l’article de l’Argus de l’assurance
Lire l’article de l’Est Républicain

Ainsi, le Conseil National de l’Ordre souhaite aboutir à la rédaction d’une Charte de Confiance, clarifiant ainsi les fonctions et attributions d’un dentiste “consultant”. Celle-ci devra éviter  les demandes abusives de certaines complémentaires santé tout en permettant d’assurer la transparence et les vérifications administratives nécessaires par les organismes complémentaires des traitements dispensés par les chirurgiens-dentistes libéraux et salariés.

Nous ne pouvons que soutenir une telle initiative tant les méthodes de certains réseaux de soins avec lesquels nous sommes encore en procédure doivent cesser définitivement.

Il est également “amusant” de constater ces derniers jours que le rapport 2019 de la DREES sur les frais de gestion de ces organismes mutualistes et assurantiels vient enfin d’être publié de façon tout à fait opportune. Lire le rapport de la DRESS.
Quelle ne fut pas notre surprise de constater que les frais de gestion 
ont explosé ces derniers temps augmentant de 4,3% en moyenne par an depuis 2009, dépassant même ceux des régimes de sécurité sociale en 2018.Voir ci dessous:  

Les coûts de gestion des organismes complémentaires sont de trois sortes : 

  • Les frais de gestion des sinistres(traitement des demandes de remboursement), 
  • Les frais d’acquisition (frais de réseau, de publicité, d’ouverture des dossiers),
  • Les frais d’administration et autres charges techniques nettes (encaissement des cotisations, mise à jour des dossiers, etc.)

  (cliquez sur l’image pour agrandir)

 

Depuis plusieurs décennies, la FSDL dénonce l’utilisation scandaleuse faite par ces organismes des cotisations de leurs adhérents.
Au lieu de redistribuer les budgets conséquents ainsi constitués dans l’amélioration des contrats et permettre ainsi un meilleur remboursement et une diminution du RAC si chers  à nos ministres, les administrateurs préfèrent communiquer par de la publicité aux budgets contractuels faramineux et autres modes de sponsoring, laissant ainsi croire que non, décidément, ils ne peuvent pas mieux rembourser les actes médicaux sous peine de grave déficit et que les responsables de la difficulté de l’accès aux soins sont les soignants.

À seulement 3 mois et demi de la mise en place du deuxième palier du panier RAC zéro, il est bon de rappeler cette supercherie qui consiste à augmenter les cotisations des adhérents pour que ces derniers puissent accéder à des couronnes métalliques sur leurs molaires, soit une CMU bis qui mettra plus d’un tiers des cabinets dentaires libéraux dans une difficulté économique inévitable.

En ce moment, il est aussi d’actualité de vous parler de la réforme des retraites et de la mise en place, souhaitée par le gouvernement Macron, d’un régime universel, qui entraînerait  ainsi la suppression de la CARCDSF et de son régime spécifique. La FSDL soutiendra toutes les professions libérales, qui s’opposent à cette réforme, tant que nous n’aurons pas la certitude de conserver les 4,7 milliards d’euros durement économisés pour pérenniser le système actuel : il est à espérer que l’Etat n’en profite pas pour combler les déficits des caisses de retraite aux régimes non spéciaux (AGIRC, ARCO, par exemple) en s’appropriant le capital constitué par les caisses des professions libérales.

Enfin, je voudrais remercier l’ensemble des cadres qui composent notre syndicat, et qui samedi dernier lors de notre Assemblée Générale annuelle, m’ont reconduit à la Présidence de notre syndicat.
Cette confiance est un signe, en ces moments troubles pour notre exercice libéral, qui décuple ma volonté de vous représenter le mieux possible et de mettre en avant nos convictions avec les membres de mon bureau auprès des organismes publics et des politiques.

Vous pouvez compter sur les forces vives qui composent notre syndicat pour ne pas lâcher un millimètre de terrain sur l’ensemble de ces dossiers.

À toutes et tous, je vous souhaite une reprise sereine et vous invite à rejoindre notre mouvement, seul rempart contre la démagogie et la capitulation.

 

Patrick SOLERA
Président de la FSDL