Et si les cabinets dentaires vivaient de leur activité principale ?

 

La convention actuelle, signée en grande pompe par CDF et UD et  annoncée à grand renfort de canons et trompettes comme « LE CHANGEMENT DE PARADIGME »…montre déjà son vrai visage à la lecture des premiers chiffres d’activité de l’UNCAM. 

La FSDL n’a cessé de le répéter : cette convention est un modèle pour une dérive vers le “tout prothèse”. Sous couvert d’une idéologie bien-pensante, d’accès aux soins pour tous, en plafonnant les « odieux tarifs prothétiques », le constat de la  solvabilisation à outrance des patients est acté, au détriment d’un choix thérapeutique optimal.  Qui dans son cabinet n’a pas constaté l’incompréhension des patients devant cette réforme qui,dans les faits, aboutit à la perte de leur liberté de choix de traitement ? 

Et si l’Etat, (cela dépasse l’UNCAM) se décidait enfin à utiliser notre activité pour tenter l’expérimentation d’un véritable système de santé, en faisant le pari de la responsabilisation des patients et en misant sur la prévention comme dans la totalité des pays scandinaves, l’Allemagne etc… 

Cette prévention doit se faire au service des patients sous l’encadrement des professionnels médicaux que sont les chirurgiens-dentistes.

  • Il ne pourra y avoir de révolution dans la santé orale sans la création d’une assistante dentaire de niveau 2 avec délégation de tâches. 
  • Il ne pourra y avoir de révolution dans la santé orale sans une responsabilisation des patients après éducation.

La FSDL a déjà exposé et défendu ces sujets lors des précédentes négociations conventionnelles en 2017 et 2018 auprès de  Nicolas Revel.
Les solutions sont connues et pratiquées chez nos voisins : des contrôles réguliers et « obligatoires » (avec bonus ou malus selon les pays). De même qu’à l’école, inculquer les bonnes pratiques dès le plus jeune âge.
Répéter, répéter et encore répéter les messages avec évaluations-contrôles réguliers sont les seules méthodes ayant fait leurs preuves. 

Bien entendu, appliquer ce projet du jour au lendemain nous entraînerait vers une catastrophe économique évidente. Nos structures actuelles ne sont pas encore organisées pour amorcer cette évolution et le niveau d’encadrement des tarifs conventionnels ne permet pas cette révolution de pensée.

Il est nécessaire que ce changement s’accompagne de la création du métier d’assistante niveau 2 et il est urgent que le sujet aboutisse. Les discussions avaient commencé auprès de la DGOS en 2018 regroupant l’ensemble des acteurs concernés, et depuis… plus rien.

En augmentant le taux de suivi de la population, nous pourrions réussir le défi d’allier amélioration de la santé orale de nos concitoyens,  préservation et développement de l’équilibre économique de nos cabinets. En effet, seuls 43% des assurés sont suivis une fois par an en France, contre 75% en Allemagne.

Cette nouvelle organisation, libérerait du « temps de compétence technique » aux chirurgiens-dentistes, et aurait également une influence sur les délais de prise en charge des patients. 

Ce travail technique, cœur de notre métier, doit pouvoir être gouverné par le geste le moins invasif possible adapté à chaque situation. Avec un meilleur taux de suivi de la population, les lésions seraient détectées plus précocement et donc les recours aux actes invasifs moins importants. 

Mais ne négligeons pas le volet financier et pour que le changement de paradigme puisse se concrétiser, il faut que les soins de première intention soient enfin tarifés à leur juste valeur, le saupoudrage conventionnel restant nettement insuffisant.

De même, lors d’actes plus importants par négligence du patient ou par reprise d’anciens traitements, la convention doit permettre, par ses bases de remboursement, de mettre sur le même plan des techniques dites « substituables ou équivalentes ».  Nous avons pu le démontrer avec le projet d’alignement des bases de remboursement à 100€ entre couronnes, inlay-onlays et restauration 3 faces, imaginé et porté par la FSDL lors des précédentes négociations conventionnelles. Il est dommage de constater que la valorisation à 100€ des restaurations 3 faces ait été oubliée en chemin…. 

D’autres actes pourraient être concernés comme par exemple la prise en charge des restaurations adhésives partielles versus une couronne dans les cas d’usure sévère, les implants versus les bridges,….

Voilà ce que doit être l’objectif conventionnel. 

En avril 2021, vous aurez le choix et la décision entre vos mains avec vos bulletins de vote lors des élections URPS.
Allons-nous laisser encore les clés du camion à ceux qui depuis 40 ans nous ont amenés là où nous en sommes ?
Allons-nous enfin choisir et décider de faire le grand bond dans un véritable système de santé orale ?

 

EN  AVRIL 2021 VOTEZ POUR QUE CELA CHANGE !

 

 

 


Matthieu DELBOS
Vice-président en charge des relations conventionnelles