Il s’agit d’un schisme !

Alors que l’on nous explique que finalement nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter les plafonds, et que contre mauvaise fortune bon cœur, il va falloir les négocier à minima, nous sommes au cœur même d’un simulacre de négociation.

Dès lors que le rapport de force n’est plus respecté.

Dès lors que nous n’avons pas su peser suffisamment lors de nos dernières manifestations, doit on considérer que le débat est clos et que nous sommes prêts à nous soumettre?

Alors à quoi cela servirait de négocier si en contre partie nous ne sommes pas capables d’exiger un seul et unique retour !

Suite à de nombreuses demandes de confrères et consœurs,  lassés par nos querelles, je me suis posé la question de ce qui pourrait être le seul dénominateur commun qui pourrait être exigé de manière forte et unanime ?

Il est nécessaire avant tout de reconnaître qu’il y a différentes pratiques en France allant de la plus élémentaire à la plus élitiste !

A partir de ce simple constat le seul dénominateur commun doit être :

le libre choix de ses honoraires avec tact et mesure.

Parce que, négocier un plafond acceptable pour tous, c’est niveler définitivement le niveau et obliger ceux qui le souhaitent à se déconventionner pour pouvoir travailler selon leurs exigences.

Le minimum commun serait de demander  l’alignement du tarif d’autorité(TA) sur le tarif de convention (TC). Il ne coûte rien à personne, ce n’est pas un secteur 2. Dès lors que nous ne sommes plus conventionnés nous payons nos charges sociales sans aucune aide de la part des caisses.

Nous avons proposé ce tronc commun, il a été repoussé avec mépris par pur IDEOLOGISME : Tout le monde doit accepter d’avoir une pratique plafonnée, voilà ce que l’on nous scande ? Sinon ce sera le déconventionnement sans alignement.
Mais qui sont ces ayatollahs de la pensée unique pour me dire que si ma pratique ne correspond pas aux plafonds, qu’ils  jugent suffisants pour travailler, je dois me déconventionner ?

Le TA est un scandale en France. A cotisations égales les patients qui choisissent une autre voie pour se soigner ne sont quasiment pas remboursés. Est ce normal? Non! Il faut demander que ce tarif d’autorité soit aligné sur le tarif de convention, sinon pas de négociation.

En quoi mettre ce seul préalable sur la table, pour continuer à négocier, est-il indéfendable?

En quoi reconnaître et dire qu’il y a des pratiques dentaires différentes est-il si indéfendable?

Ne serait-ce pas reconnaître que défendre bec et ongles, depuis tant d’années, le réseau MGEN, devenu maintenant un monstre, était une grossière erreur ?  VYV avec 10 millions de clients a servi à démontrer que par simple intérêt financier certains praticiens étaient prêts à accepter l’idée d’être plafonnés.

Cette pensée unique et autoritaire va nous conduire tout droit à des plafonds encore une fois mal négociés et à détruire les pratiques conservatrices et innovantes. Nous allons reculer de 30 ans…. pour le bien de notre profession diront certains.

Comme si les praticiens ne pouvaient pas librement choisir entre exercice conventionné solvabilisé par les partenaires (caisses et mutuelles) et un exercice conventionné responsabilisé entre le professionnel et son patient.

Je ne considère pas les confrères  ainsi. Ils ont le même diplôme que moi et sont tout à fait à même de choisir leur pratique. Il n’y en a pas de bonnes ou de mauvaises. Il y en a des différentes. C’est tout.

Il s’agit bien d’un schisme purement idéologique que l’on nous vend comme un soit disant sauvetage de la profession.

Nous ne pouvons pas réussir à nous unir avec des confrères et consœurs qui pensent que la seule façon de travailler est celle qu’ils défendent depuis 40 ans.

J’en suis, soyez en sûrs, profondément désolé. Cette union nous la souhaitons et la demandons et c’est de notre propre corporation que vient le manque de courage.

Consternant, quand nous  comprenons où cela va nous mener.

 Dr Gandois Jérôme