Nous n’accepterons pas

tampon fsdl

Déclaration préalable à l’ouverture de la réunion de négociations conventionnelles

du 14 décembre 2016

Monsieur le Directeur Général de l’UNCAM,

depuis le début des négociations,

nous avons accepté les contraintes de temps avec une date limite fixée fin 2016 puis début 2017 alors qu’une grande réforme de notre exercice nécessiterait 6 mois ou plus de discussions et de travaux dans les différentes commissions.

Nous avons accepté votre calendrier et de discuter longuement de certains sujets comme la démographie professionnelle alors qu’ils seront traités dans le courant de l’année 2017 en dehors de l’Avenant 4.

Nous avons accepté vos modifications d’ordres du jour sans explications valables pour remplacer une séance sur « l’accès aux soins » par un sujet sur la démographie…encore

Nous avons accepté de recevoir vos présentations et axes de travail la veille de journées de négociations sachant que nous avons une activité professionnelle libérale qui ne nous laisse que peu de temps pour concilier vie professionnelle et vie familiale.

Nous avons accepté la confidentialité sur nos échanges alors que les Echos publiaient il y a 3 semaines un article complet sur l’une des présentations UNCAM.

Nous avons, pour finir, accepté de négocier jusqu’au 27 janvier malgré une arme pointée sur la tempe par notre chère Ministre de tutelle, ce qui est parfaitement inacceptable et viole toutes les règles des négociations conventionnelles.

En revanche, 
Nous n’accepterons pas de travailler sur les coûts réels de nos plateaux techniques en commission pour se retrouver avec la moitié des valeurs obtenues au final.

Nous n’accepterons pas de plafonner tous nos actes à entente directe alors que seuls quelques actes devaient être concernés (CCM et Inlay-Core).

Nous n’accepterons pas de plafonds sur des actes NPC comme la couronne provisoire en créant un remboursement providentiel de dernière minute à une hauteur dérisoire.

Nous n’accepterons pas de saupoudrages ridicules en pourcentages de valeurs obsolètes sur des soins alors que nous réclamons une refonte totale du système.

Nous n’accepterons pas que la notion de gradient thérapeutique et la prévention quittent le centre de notre pratique au profit d’une logique comptable.

Nous n’accepterons pas de plafonds prothétiques qui seraient en dessous des valeurs moyennes de 2001 pour une couronne céramo-métallique, qu’il faudrait comme préalable minimum réactualiser en 2017.

Nous n’accepterons pas de signer sous la contrainte pour éviter le « pire ».

Nous n’accepterons pas d’être les seuls professionnels de santé à dispenser des honoraires « sociaux » uniques imposés pour les bénéficiaires de la CMUc et des ACS ne couvrant même pas les frais de laboratoire.

Nous n’accepterons pas l’aberration économique et le sacrifice de toute une profession au mépris de la qualité de soins à laquelle les Français ont droit.

Nous n’accepterons pas cette parodie de négociation en lieu et place d’un accord qui devait être selon vos termes, historique.

Aux vues des orientations choisies, la liberté tarifaire sur certains soins apparaît être la seule solution viable pour nos cabinets, c’est un fait.

Si les propositions que vous nous avez faites restent en l’état, sans états d’âmes, nous prendrons nos responsabilités comme nous les avons toujours prises.

En contrepartie, vous devrez assumer la responsabilité totale de cet échec historique et répondre aux dizaines de milliers de praticiens et praticiennes qui remplissent leur rôle de soignant chaque jour pour des honoraires de soins indignes d’un pays de l’OCDE, incluant désormais les prothèses dentaires.

Patrick SOLERA

Patrick SOLERA

Président FSDL