Replacer le chirurgien-dentiste au sein de la politique de santé !

 

 

Dès la nomination officielle de M. Thomas Fatome en tant que nouveau Directeur Général de l’UNCAM, notre syndicat sollicitera un entretien. Nous lui exposerons l’intérêt d’un infléchissement de la politique de santé bucco-dentaire actuellement en place.

Diplômé d’HEC, ancien élève de l’ENA et inspecteur général des Affaires sociales, Thomas Fatome a été directeur de la Sécurité sociale avant de rejoindre l’équipe d’Édouard Philippe en 2017. Ancien conseiller « santé » de l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy entre 2010 et 2012, il avait auparavant été membre de divers cabinets.
Sa nomination est loin de nous surprendre tant son profil ressemble à celui de ses prédécesseurs.

La FSDL en tant que premier syndicat de la profession a un rôle capital dans les orientations choisies pour notre profession et nous serons entendus à ce titre.

La convention signée en 2018 par des syndicats moribonds, toujours en quête de crédibilité, a montré ses limites dès sa mise en place. La suppression des libertés tarifaires sur 70 % des actes à entente directe  et des niveaux de remboursement toujours indécents sur les soins préventifs et conservateurs opposables sont des mesures que la profession ne comprend pas.
A tout cela se sont ajoutés un devis incompréhensible et une réforme 100% Santé instaurant un sentiment de méfiance de la part de nos patients. Comment  peuvent-ils comprendre qu’un même acte, suivant le panier où il se situe, puisse être facturé du simple au double ?

Notre médicalité, qui devait être le point d’orgue du passage à la CCAM vient tout simplement d’être effacée au profit d’un aspect commercial détestable, obligeant chacun d’entre nous à devoir se justifier administrativement et non pas médicalement pour tous les actes prothétiques dispensés.

La FSDL entend bien affirmer sa position de syndicat responsable et force de propositions lors de cette entrevue pour que ce plan quinquennal, qui est l’opposé  d’une politique de prévention digne de ce nom, soit remanié en profondeur.
On ne peut prétendre conserver la santé bucco-dentaire de nos concitoyens et favoriser les actes respectant la notion essentielle de « gradient thérapeutique » tout en continuant  sur la voie du « tout gratuit » en ce qui concerne les actes les plus invasifs.

Il faudra bien que les politiques comprennent qu’un changement radical doit être opéré mettant en avant la prévention ainsi que  la responsabilisation du patient.

Pendant que certains espèrent encore un “forfait COVID de compensation”  pour nous permettre de faire face à la surfacturation des équipements de protection individuels, la FSDL exige une réforme profonde qui permettra  à chaque chirurgien-dentiste de pouvoir être rémunéré correctement sur des soins de premier recours et des actes de prévention ou, au minimum, laisser des espaces de liberté nécessaires à leur réalisation selon les données actuelles de la science.

Les économies de santé doivent se faire au profit des assurés, en leur permettant de bénéficier de soins préventifs de qualité, de manière à empêcher ou limiter l’évolution de leur maladie dentaire. Tout ceci devrait pouvoir être mis en place sans pour autant sacrifier la rémunération des soignants, mais encore faut-il une politique de santé digne de ce nom avec une vision à long terme. 

Nos chers assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance auront également un rôle capital à jouer dans ce changement d’orientation. Nous nous occuperons de leur rappeler que les cotisations de leurs assurés doivent servir à les soigner et non pas à payer des campagnes de publicité au budget pharaonique.

Une fois de plus écartés des discussions lors du “Ségur de la santé”, notre rôle sera de replacer le chirurgien-dentiste au coeur de la politique de santé. Les sujets ne manquent pas : télémédecine, régulation de la PDS, transversalité indispensable entre les différents professionnels de santé, rôle essentiel du chirurgien-dentiste dans la prévention et l’accompagnement de certaines pathologies. 

Nos récents contacts auprès du Ministère de la Santé nous ont permis de réaffirmer les priorités de la FSDL concernant la profession : convention, assistante de niveau 2, problématique des centres de santé.

En attendant ce rendez-vous, je vous souhaite à toutes et tous, au nom du bureau national de la FSDL, de bonnes vacances et vous exprime toute notre admiration pour le comportement que vous avez eu pendant cette crise mais également lors de notre reprise d’activité. Vous n’avez pas baissé les bras, ni renoncé à soigner malgré des recommandations et protocoles extrêmement contraignants.

À très bientôt,

Patrick SOLERA
Président de la FSDL