Complémentaires Santé

Arnaques, scandales et conflits d'intérêts !

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À partir du 22 septembre vont s’ouvrir les négociations conventionnelles entre les syndicats dentaires, les Caisses d’Assurance Maladie et les Complémentaires Santé.

Ces dernières décennies, aucune de ces négociations n’ont été signées dans l’intérêt du patient et encore moins de celui de son praticien. Désormais, les cartes ont été redistribuées et notre syndicat, fort de sa première place aux élections professionnelles, peut défendre la seule politique de santé bucco dentaire viable pour préserver un exercice libéral mis à mal par des mesures gouvernementales délétères.

En face de nous, une Sécurité Sociale exsangue, en déficit de plus de 10 milliards d’euros, qui n’a comme seul objectif que de faire baisser les honoraires des professionnels de santé au lieu de privilégier une réelle politique qui permettrait de soigner les français selon les données acquises et récentes de la science et dégager de vraies économies pour chaque contribuable.

Seules des mesures privilégiant la prévention et la conservation des organes dentaires par des revalorisations tarifaires conséquentes permettraient de sortir de l’impasse où nous ont mené 30 ans de compromissions syndicales, mais est ce que l’État a les moyens de nos ambitions ? Nous pouvons légitimement en douter aux vues de ce qu’il se passe actuellement avec les syndicats de médecins.

Nous constatons, depuis quelques semaines,  avec une certaine tristesse, que les représentants de ces syndicats , qui étaient à nos côtés contre la loi Le Roux favorisant les réseaux de soins , contre la loi Macron et sa tentative de mettre fin aux professions réglementées et dernièrement la loi Santé, véritable soviétisation de notre système de santé, hésitent à signer une nouvelle convention pour 2 euros supplémentaires sur le tarif de la consultation et quelques « mesurettes » n’ayant aucune incidence sur  la mort annoncée de notre exercice libéral tant souhaitée par notre chère Ministre de la Santé.

Est ce le prix de notre liberté, 2 euros ?

 

La FSDL, premier syndicat de chirurgiens dentistes ne pourra pas signer un énième « contrat de dupes » après les avoir toujours dénoncés et en même temps nous devrons éviter que ceux qui, dernièrement, prétendent combattre ce système, ne s’entendent pour le valider dans notre dos, une fois de plus.

Si les conditions préalables et indispensables à un exercice professionnel rémunéré à sa juste valeur et qui préservent notre rôle de soignant ne sont pas réunies, nous prendrons nos responsabilités sans aucun état d’âme.

 

La seule inconnue dans ce jeu « conventionnel » sera la position des représentants des complémentaires santé. Ceux ci auront une lourde responsabilité car désormais, leurs pratiques sont dénoncées et apparaissent au grand jour.

LIRE L’ARTICLE DU FIGARO 

LIRE L’ARTICLE DU PARISIEN 

Comment accepter que nos patients cotisent de plus en plus chaque année (13,1% depuis 2011) pour des garanties qui diminuent invariablement les obligeant à souscrire des sur-complémentaires pour être couverts correctement ?

Comment accepter que leurs frais de gestion  s’élèvent à 28% contre 5% pour la Sécurité Sociale quand on connait les montants astronomiques dépensés dans le « sponsoring » de stades de football ou de courses de voitures ?

Comment accepter les conflits d’intérêts entre des députés parlementaires qui font et votent des lois en faveur de ces complémentaires santé et apparaissent dans l’organigramme de grands groupes mutualistes ?

Comment accepter ces campagnes de dénigrement sur des supposés « dépassements d’honoraires » indécents de la part de professionnels de santé, alors que la base de remboursement pour une couronne dentaire n’a pas évolué depuis 1988 (inférieure aux frais de laboratoire d’un artisan prothésiste français) ?

Comment accepter que ces mêmes mutuelles, assurances et institutions de prévoyance aient dégagé en 2013,  223 M€ de profits auxquels il faut  ajouter un trésor, celui des placements financiers et immobiliers ?

(Selon un rapport de la Direction des statistiques du ministère de la Santé, publié en juin, la solvabilité moyenne des complémentaires est 3,6 fois supérieure à ce qu’exige la réglementation !)

 

La FSDL a dénoncé tout cela depuis plusieurs années et constate une fois de plus que les médias se réveillent bien tardivement comme dans une affaire récente concernant la dentisterie « low cost ».

 

Nous saurons rappeler à tous les acteurs de cette situation inacceptable leur responsabilité évidente, n’en doutez pas, et bien évidemment ils devront tout faire pour y remédier sinon ils nous trouveront sur leur chemin pour dénoncer une fois de plus, la vaste hypocrisie sur laquelle ils prospèrent depuis tant d’années.

Patrick SOLERA

Président de la FSDL