Le devoir de combattre

 

 

Capture d’écran 2017-04-01 à 18.42.06Un syndicat dentaire pour celles et ceux qui ne le savent pas encore est un organisme qui regroupe en son sein des chirurgiens dentistes qui adhèrent à des valeurs communes et dont la mission principale est de permettre à toutes et tous de remplir sa mission de santé publique  SEREINEMENT et LIBREMENT.

Si la FSDL est aujourd’hui le premier syndicat de chirurgiens dentistes libéraux en France, c’est parce que nous n’avons jamais fui nos responsabilités ou attendu que certains fassent le travail à notre place.

Ce qui nous caractérise, n’en déplaise à celles et ceux qui préfèrent regarder cela de loin, c’est notre capacité à agir et à ne pas subir.

 

 

Quand il a fallu attaquer la MGEN et la faire condamner systématiquement devant les tribunaux pour ses remboursements différenciés illégaux, nous étions là.

Quand il a fallu défendre nos adhérents victimes de détournements de patientèle par d’autres praticiens partenaires de réseaux de soins et poursuivre ces derniers devant les tribunaux ordinaux, nous étions là.

Quand il a fallu obtenir d’un juge l’autorisation de perquisitionner par voie d’huissier les locaux de Santeclair afin de récupérer les preuves irréfutables de ces détournements illicites de patientèle, nous étions là.

Quand il a fallu harceler un Préfet pour que ce dernier diligente une inspection des ARS afin d’obtenir la fermeture d’un centre Dentexia puis de tous les suivants, nous étions là.

Quand il a fallu partir devant les tribunaux pour arracher au bout de 3 ans d’une lutte juridique sans merci l’arrêt des cours d’odontologie dispensés au sein de l’école privée Pessoa/CLesi, nous étions là.

Quand il fallu organiser le premier rassemblement avec ces étudiants en grève depuis 3 semaines devant le siège de la CNAM, nous étions là.

 

 

Aujourd’hui, la grève des étudiants prend fin après un combat exceptionnel et nous ne pouvons qu’être admiratifs  et redevables devant leur détermination sans failles. Il est logique désormais pour eux de passer à une autre forme de résistance car le mépris de la Ministre aura atteint un niveau qu’il sera difficile d’égaler dans les années à venir. Le règlement arbitral est passé et vient d’être publié hier au Journal Officiel.

 

Quel sera le plan de bataille dans les jours, semaines et mois à venir pour contrer cette disposition qui risque de faire disparaître notre exercice libéral et la dentisterie innovante de qualité ?

 

Tout combat de cette ampleur commence par la mobilisation des troupes, et l’on est en droit de regretter que beaucoup de consoeurs et confrères n’aient pas encore pris la mesure du danger qui nous guette.

Les coordinations départementales ou CCDéli qui sont en train de se mettre en place sont les vecteurs de cette mobilisation. Elles doivent servir de relais d’infos entre étudiants, chirurgiens dentistes libéraux, prothésistes et assistantes dentaires.

https://www.ccdeli.fr/

 

Mais au delà de leur rôle d’information au plus grand nombre, il faut qu’elles mettent en place des actions de résistance sur le terrain.

Il n’y a rien d’exceptionnel pour un syndicat de mettre en place des actions juridiques pour contrer des lois délétères pour la profession. Déposer une requête devant les différentes  juridictions de notre pays fait partie de notre rôle et VOS cotisations servent à financer ces procédures par le biais de nos cabinets d’avocats.

 

Hier nos avocats ont déposé une requête auprès du Tribunal Administratif de Paris afin de dénoncer la partialité du mode de désignation et la nomination même de l’arbitre. Le Conseil d’Etat est également  saisi afin de contester le fondement même de l’article 75 de la loi de finance de la sécurité sociale 2017 via une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité).

 

 

Il n’y a rien d’exceptionnel à dire que nous soutenons ces CCDéli et que nous nous engageons à faciliter leur fonctionnement, tout en favorisant l’unité entre les différents organismes qui la composent, c’est le minimum syndical.

 

Il n’y a rien d’exceptionnel à dire qu’au delà du mépris de notre Ministre, nous sommes déjà au travail depuis un certain temps dans la réflexion avec les équipes des différents candidats à l’élection présidentielle mais également avec nos futurs députés sur une politique de santé bucco dentaire digne de ce nom en France. Il n’y a pas une semaine qui passe où nous ne sommes pas conviés à une entrevue avec nos actuels et futurs dirigeants politiques (Sénateurs, députés).

La Santé est devenue un enjeu majeur de cette élection et notre force de propositions en tant que syndicat majoritaire est écoutée et reconnue, c’est un fait.

 

La première victoire obtenue par l’ensemble des actions menées depuis janvier  et la formidable mobilisation des étudiants est l’assurance, quelque soit le nom du futur président, de reprendre des négociations conventionnelles dans un climat apaisé et des délais proches sans attendre la fin de ce règlement arbitral.

 

Ce n’est pas pour autant que la FSDL va sagement attendre que l’on soit convoqué à la CNAM pour la reprise des discussions.

Nous continuerons de maintenir une pression de chaque instant sur nos gouvernants par la mise en place d’actions de plus en plus dures en coordination bien entendu avec les CCdélis mais également avec tous nos adhérents et sympathisants.

 

En tant que premier syndicat, nous invitons les autres organismes à en faire autant afin de potentialiser l’effet »boule de neige «  et ne pas rester passifs ou spectateurs des évènements.

 

Petit rappel pour les actions déjà mises en place :

 

1- établir une feuille de soins papier pour chaque patient pour l’acte le moins cher de la séance de soins, afin d’encombrer les CPAM (encre verte et agrafer cette affichette en cliquant ICI)

2- envoyer un courrier au directeur de la CPAM dont il dépend afin de lui signifier qu’aux vues des conditions du règlement arbitral, il souhaite connaître les démarches à suivre pour se déconventionner (courrier disponible en cliquant ICI)

3- arrêter de remplir les formulaires bleus de Bilan bucco dentaires et facturer une consultation à 23 euros et renvoyer le feuillet bleu barré par l’inscription « en grève ».

 

 

Actions à venir :

 

4- semaine d’actions avec les étudiants et les praticiens (ne) s libéraux du 12 au 16 juin. Un planning d’actions différentes organisées chaque jour localement va être proposé.

5- adresser un courrier, avant et pendant cette semaine (du 12 au 16 juin), aux candidats aux législatives ainsi qu’à son maire (modèles à venir) afin d’expliquer les risques encourus par la population en terme de diminution de l’accès aux soins en cas d’un déconventionnement massif résultant de l’application aveugle de l’arbitrage.

6- Chaque confrère, consœur, devra envoyer à partir du 1er mai une lettre de déconventionnement auprès d’un huissier mandaté par la FSDL. Le seuil proposé pour le lancement du déconventionnement est 51% des confrères par département (modalités et modèle de courrier à venir).

 

 

La FSDL envisage bien entendu d’autres actions si ces dernières ne suffisent pas mais elle ose espérer que la profession ne sera pas contrainte  d’en arriver là dans l’intérêt de nos patients.

Nos politiques doivent savoir que nous n’accepterons jamais, quel qu’en soit les conséquences,  de soigner nos patients dans des conditions qui ne permettraient pas économiquement  d’assurer la qualité et la sécurité de nos gestes thérapeutiques.

En tant que chirurgiens dentistes,  la Santé de nos concitoyens sera toujours la priorité et la première de nos préoccupations.

 

Patrick SOLERA

Président de la FSDL

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