Après les ESP, les ESS, le MSP, les CDS, les CPTS voici les maisons « France Santé » !

Lutter contre les déserts médicaux est devenu la marotte de nos politiques. Tous les ministres de la santé et les premiers ministres qui se succèdent en font leur combat.

On ne compte plus leurs déclarations. Ils en font tous leur priorité.

Sébastien Lecornu, notre nouveau Premier ministre, n’échappe pas à la règle.

Après la création des équipes de soins primaires (ESP), des équipes de soins spécialisées (ESS), des maisons de santé (MSP), des centres de santé (CDS) et des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), on nous annonce la création d’un nouveau machin, les maisons « France Santé ».

Le Premier ministre veut bâtir d’ici 2027 un réseau de 5000 maisons « France Santé » qui doit permettre de proposer à tous les Français une offre de soins à 30 minutes de chez eux.

Après les 1000 CPTS d’Emmanuel Macron, voici venu le temps des 5000 maisons « France Santé » de Sébastien Lecornu.

Mais avant de créer et d’empiler des dispositifs qui deviennent illisibles et incompréhensibles, il serait de bon aloi de faire un peu de ménage dans l’existant et d’évaluer les résultats de ces dispositifs. Nous avons tous visité ces « maisons de santé » ou « pôles médicaux », récents et à moitié vides, construits sur fonds publics et inadaptés à notre exercice. Contrairement à ce que les politiques projettent, les déserts médicaux ne le sont pas pour des raisons immobilières, et ces bâtiments n’ont jamais rien résolu, concentrant souvent en un lieu des professionnels déjà implantés sur la commune. Et maintenant on veut en construire une autre à côté (qui sera encore plus vide) ?

Un nouvel effet d’annonce, comme tous les précédents, pour donner l’impression et finalement l’illusion aux 9 millions de Français qui peinent à trouver un soignant que le pouvoir politique les entend.

Une idée issue des communicants du pouvoir politique ? Des professionnels de la politique ? Ou encore des technocrates ? Notre pays se meurt déjà d’une suradministration.

Notre Premier Ministre risque d’être rattrapé par la (dure) réalité. Ne va-t-il pas lui manquer l’essentiel : le financement, le temps et les professionnels ?