Peur de négocier ? Sûrement pas !

La FSDL a dénoncé  le  02 septembre 2022  la tacite reconduction de la convention signée en 2018, obligeant ainsi le gouvernement et la CNAM à ouvrir de nouvelles négociations avant le 25/02/2023.

Dans un contexte économique de plus en plus difficile pour les cabinets dentaires, avec une inflation galopante, des plafonds prothétiques aux tarifs inchangés depuis le 1er janvier 2020, il est impératif de relancer des discussions avec le directeur général de la CNAM, M. Thomas Fatome et les représentants des organismes des complémentaires santé (UNOCAM).

Le dernier rapport de la Cour des Comptes met en évidence une explosion du volume de prothèses du panier 100% santé,  sans augmentation des volumes des soins de prévention  et conservateurs. Cette réforme du 100 % Santé masque ainsi un peu plus les difficultés économiques rencontrées par un cabinet qui aurait choisi d’appliquer une dentisterie respectueuse du gradient thérapeutique.

Une fois de plus et de façon récurrente, nous dénonçons  des honoraires de soins totalement inappropriés face  au coût réel de nos plateaux techniques. Chacun a pû constater les hausses tarifaires des consommables en France ainsi que les taux horaires de nos personnels de cabinet.

Comment peut-on accepter en 2023 de réaliser une extraction dentaire à 39 euros, dans laquelle la notion d’acte global reste  applicable, tout comme  la dégressivité tarifaire des actes effectués dans la même séance ?

De même, une obturation canalaire à 100 euros est elle concevable de nos jours, lorsque l’on connaît le coût du plateau technique nécessaire à sa réalisation selon les données actuelles de la science ? 

Comment peut on accepter d’être obligé de travailler à perte pour la majorité des actes de prothèse amovible  ou  se retrouver avec une facture de laboratoire supérieure aux honoraires demandés au patient ?

Nous payons aujourd’hui gravement le prix de la peur organisée du règlement arbitral par les syndicats signataires, pour justifier ensuite leur signature et tenter d’obtenir un blanc-seing par la profession. Les chirurgiens dentistes les ont sanctionné lors des élections URPS d’avril 2021, mais le mal est fait et nous en mesurons, plus que jamais,  la portée dans nos cabinets. 

Cette incompétence est lourde de conséquence car elle nous oblige à « jongler » tous les jours dans nos cabinets pour conserver un équilibre financier précaire, quand tous les cabinets devraient avoir les moyens d’aborder le virage du numérique en toute sérénité.

A ce jour, aucun avenant n’a été proposé depuis le 26 novembre 2019, et la clause d’indexation demeure un joli paragraphe rédactionnel.

Le rôle d’un syndicat est de défendre ses adhérents et représenter l’ensemble de la profession auprès des institutions françaises. Toute prière hasardeuse, ou autre simulacre d’action en faveur des chirurgiens dentistes n’a pas lieu d’être formulée.

Nous mènerons ces négociations conventionnelles de 2023 avec détermination et intransigeance, il en va de l’avenir de la médecine bucco-dentaire en France mise à mal par 40 ans de concessions et diverses compromissions.

Nos propositions sont d’ores et déjà élaborées afin que chaque chirurgien-dentiste puisse exercer sereinement sa mission de professionnel de santé.

Enfin pour terminer cet édito sachez que l’ensemble des cadres de la FSDL se joignent à moi pour vous souhaiter une bonne année 2023. Qu’elle soit étincelante, heureuse et prolifique à tous les niveaux, personnels et professionnels.

Patrick SOLERA
Président de la FSDL