Vers la fin du numérus clausus ?

En ce début de vacances pour la plupart d’entre nous, l’annonce aurait pu passer inaperçue mais vu le matraquage médiatique dont est friand notre Ministre de l’Economie nous avons eu droit à l’annonce en grandes pompes de la fin du numérus clausus pour les chirurgiens dentistes, les pharmaciens, les kinésithérapeutes et les infirmiers.

Quelle est l’argumentation de notre Ministre et de l’Inspection Générale des Finances pour envisager une telle ineptie ?

Cela permettrait de doper l’activité, d’augmenter le pouvoir d’achat des français et d’éviter l’exode des étudiants vers l’étranger pour obtenir un diplôme équivalent.

Pour enfoncer le clou et faire passer la pilule auprès de l’opinion publique, rien de mieux que de désigner des boucs émissaires en pointant du doigt les professions réglementées aux tarifs prétendument trop élevés.

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La FSDL est atterrée d’une telle vision de la médecine bucco-dentaire en France, car s’il suffisait de supprimer le numérus clausus pour que nos concitoyens aient accès à des soins de qualité, cela se saurait depuis longtemps.

Pour une mesure dite urgente, et au vu de la longueur des études dentaires, combien d’années faudrait-il pour que cette dérégulation ait le moindre effet réel sur le pouvoir d’achat des français, à supposer qu’il y en ait un à l’arrivée ?

Le nivellement par le bas et la non reconnaissance de diplômes acquis après un concours exigeant et des années de formations universitaires et post universitaires sont les seuls moyens que nos politiques et hauts fonctionnaires de l’Etat ont trouvé pour résoudre le problème de pouvoir d’achat des français dans le domaine de la santé.

Avec l’obtention d’un doctorat en chirurgie dentaire, la mise en place de l’internat, la difficile sélection du PACES conduisait vers une évolution qualitative majeure de notre profession  au bénéfice d’une dentisterie moderne pour nos patients: c’est à une régression de plus de 40 ans à laquelle nous assistons !

La rentrée politique s’annonce tendue et nous aurons besoin de toutes les forces vives de la profession pour exprimer notre mécontentement et rétablir quelques vérités face à une situation qui se dégrade inexorablement pour notre exercice professionnel.

Le paradoxe, c’est qu’au moment même où nous sommes censés nous « médicaliser » avec la Classification Commune de nos Actes Médicaux, nous soyons une fois de plus stigmatisés de la sorte.

Ce mensonge du syndicat signataire masque la vraie finalité de cette CCAM, une arme fatale au service des organismes complémentaires.

Pour ceux qui ont signé les derniers avenants et qui, naïvement, rêvaient d’une « reconnaissance médicale », ils n’auront que leurs nouvelles feuilles marrons pour sécher leurs larmes.

 

Patrick SOLERA- Président de la FSDL

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